La criminelle resta accrochée au Yoriki pendant qu’il poursuivait les présentations. Elle ne dit rien à la demande du Yoriki concernant l’utilisation de son prénom, se contentant de hocher à peine, laissant seulement le silence répondre au final. Elle observait un peu le monde qui défilait autour d’elle, attendant patiemment qu’ils arrivèrent à destination, avant de finalement arriver face à la demeure du Yoriki au portail géré par les domestiques propres à la maison. Probablement quelqu’un de très riche et respectable, ce qui pouvait se comprendre de par son poste, ou peut-être d’autres raisons qui ne venaient pas à Yoshiro.

Une fois le cheval rentré complètement dans la résidence, et le Yoriki descendu pour lui tendre une main, elle vient la saisir pour sauter sur le sol avant de finalement le saisir aux épaules en un réflexe pour le soutenir et le redresser. Sans attendre, elle vint saisir le bras du Yoriki pour le passer autour de ses épaules à elle, son autre bras le soutenant aux omoplates, de quoi le faire marcher en pressant un peu plus le pas. Elle resta silencieuse, et son chapeau de paille et de bambou restant fiché sur sa tête, d’où seules quelques mèches déplacées par le galop s’en échappèrent.

Elle l’emmena alors au lieu où devait se trouver les soins, sûrement guidée par le Yoriki dans son trajet, déterminée à l’y emmener avec une intégrité plus ou moins conservée. Elle l’installa assis sur ce qui pouvait faire office de tabouret, s’assurant qu’il tienne bien en place, avant de sortir interpeller une domestique avec un certain calme, bien que ne perdant pas de temps.

Apportez des onguents pour le Yoriki. Et ce qu’il a demandé plus tôt. Le temps presse, je ne peux pas vous le cacher.

Elle attenda alors patiemment, revenant aux côtés du Yoriki en attendant que le matériel de soin n’arrive. La criminelle n’avait de toute évidence pas l’intention de s’en occuper, et laissa le Yoriki gérer ce domaine. Elle se cala dans un coin de la pièce, discret au regard des autres, pour poser ses affaires au sol et se débarrasser de son couvre-chef et tissu au visage pouvant la gêner en intérieur. Le Yoriki ne pouvait de toute évidence pas échapper à la scène, où Yoshiro dévoila enfin son visage aux contours d’une belle beauté, les mèches de ses cheveux coincées derrière ses oreilles, ou tombant le long de ses joues, cheveux attachés d’une manière pratique et un minimum esthétique, sans toute la complexité de réalisation des coiffures de courtisanes. Son expression quant à elle était neutre et presque triste, bien que ne semblant pas particulièrement triste en ce moment même, le sourire inexistant et le regard bas.

Ces femmes vous sont-elles fidèles ?

Une simple question, sans en ajouter plus, qui avait probablement de quoi faire répondre le Yoriki. Elle se contenta de lever son regard de couleur d’écorce vers celui du Yoriki, attendant sa réponse comme s’il s’agissait d’une urgence. Cependant, son attitude était très neutre, simple, insoucieuse, n’étant pas prête à dégainer sa lame, ni à prendre l’homme dans ses bras, se contentant d’attendre la réponse à sa question.

Yoshiro était alerte, attentive et vive d'esprit. Cela ne l'empêcha pas de se rapprocher de lui et lui mener ce dont il avait besoin, posant un genou au sol humblement, en une position respectueuse et suscitant un repos temporaire. Son regard se fixa sur le Yoriki alors qu'il s'affaira à se soigner.

Cependant, son air alerte ne la quitta pas, l'air prête à réagir à la moindre tension, plus dans une volonté de défendre le Yoriki, tout en étant absolument méfiante, en surveillance. Elle finit par regarder le Yoriki faire, en lui lâchant ces mots sur un ton discret et posé, mais sec et autoritaire, guidée par l'impatience.

Arrêtez de parler et laissez moi faire.

Sans lui demander son avis, elle s'empara de ses bandages et du matériel à disposition pour, après avoir examiné la plaie, prodiguer des soins simple et efficaces pour stabiliser son état. Alors qu'elle s'y affaira, efficace mais hors de question de bouger, elle se contenta de répondre, se détendant un peu, juste un peu.

J'ai appris à ne faire confiance à personne. Mais mon éducation est faite de manière à respecter mes aînés et les maîtres d'arme.

Je n'ai jamais été blessée. Mais vous c'est le cas, et il y a encore moyen de vous sauver.